La population africaine en âge de travailler devrait passer de 705 millions de personnes en 2018 à près d’un milliard d’ici à 2030. En 2050, l’Afrique comptera près de 2,5 milliards d’habitants (soit plus du quart de la population mondiale), dont la moitié aura moins de 25 ans. Selon la Banque africaine de développement, les performances économiques de l’Afrique ont continué de s’améliorer en 2018, avec une croissance du PIB estimée à 3,5 % et une accélération prévue pour les années à venir. Mais en même temps, la BAD constate une désindustrialisation des économies africaines qui suppose des changements structurels pour favoriser l’emploi. Dès lors, la réussite des programmes et des projets visant un développement économique et social du continent africain constitue un enjeu nodal pour l’équilibre économique mondial.
Or le numérique s’affirme comme un levier et un accélérateur du développement de l’Afrique. La révolution digitale n’est pas une promesse pour un avenir lointain : elle est aujourd’hui le vecteur de différenciation, le pilier pour la réussite des actions à mener. En effet, comme l’a théorisé l’économiste franco-béninois Lionel Zinsou, “le fait d’avoir pris du retard permet de sauter certaines étapes et d’adopter immédiatement des technologies plus avancées, souvent développées sur place”. Toutefois, seuls les programmes intégrant une dimension régionale ou territoriale et embarquant le numérique permettront aux États africains de passer du “saut de grenouille” à la “course agile du félin”.
Le renforcement des infrastructures, l’aménagement des territoires, l’amélioration des conditions de vie, l’accès aux services de santé et d’éducation supposent certes des investissements et un pilotage précis et méthodique. Mais l’ambition d’un développement intégré et durable en termes de PIB, d’éducation, d’investissements publics et privés… ne peut s’envisager sans intégrer dans les réflexions stratégiques des opportunités induites par le numérique. Le digital permet d’aller plus vite en favorisant l’agilité, l’innovation et l’entrepreneuriat dans tous les secteurs de l’économie (agriculture, industrie, services…).
Depuis plusieurs années, les experts de l’IDATE DigiWorld analysent et anticipent les transformations en cours grâce au numérique sur le territoire africain, dans sa diversité et son hétérogénéité. Nos consultants accompagnent des projets majeurs pour le compte de gouvernements africains, institutions ou collectivités territoriales.
En 2018, nous avons décidé de doter l’IDATE DigiWorld, think tank leader européen de l’économie numérique, d’un premier établissement en Afrique. À la demande de nos 80 membres, grandes entreprises, compagnies internationales, institutions ou start-up, nous avons non seulement créé notre première filiale au Maroc mais aussi lancé en partenariat avec l’Université Euromed de Fès la première édition du DigiWorld4Africa, qui a rencontré un réel succès. Après Montpellier, Paris, Londres, Bruxelles, nous inaugurons donc une nouvelle étape en proposant une plateforme indépendante d’échanges et d’analyses avec nos membres et partenaires présents au Maroc.
Le DigiWorld Yearbook Africa, désormais disponible dans une version numérique, s’enrichira tout au long de l’année des contributions de nos experts et consultants, et bien sûr des échanges au sein de notre think-tank.
Orange, Eutelsat et l’Université Euromed de Fès nous ont plus particulièrement accompagnés cette année en soutenant notre volonté d’approfondir encore l’analyse des tendances de l’économie numérique en Afrique et l’identification des nouveaux modèles d’innovation et de création de valeur. Nous tenons à les remercier très sincèrement.
Grâce à leur soutien précieux, nous ajoutons avec cet observatoire une contribution forte à une meilleure compréhension des enjeux du digital en Afrique.
Nous vous en souhaitons une bonne lecture.